1851-1900

Vers 1860, certains commençaient à rêver d’imposer le russe et l’orthodoxie à tous les sujets du tsar ou tout au moins de russifier l’administration et les structures éducatives des provinces qui fonctionnaient dans d’autres langues.

Selon le général Mikhaïl Zinoviev, gouverneur de Livlande (1838-1895), « les Estoniens et les Lettons nous sont nécessaires, mais seulement dans la mesure où ils cessent d’être des Estoniens et des Lettons pour devenir des Russes ». De même, son homologue pour l’Estland, le prince Sergueï Chakhovskoï (1852-1894) considérait que seule la foi du tsar pouvait détacher les Estoniens de leur liens avec la culture allemande et faire des pronvinces baltes « une partie intégrante de la Russie » afin « qu’ils se fondent complètement dans la grande famille russe ».

En 1885, le russe devint la langue obligatoire dans toutes les écoles primaires. Plus tard la russification toucha aussi l’enseignement secondaire et les gymnases. Entre 1889 et 1893, l’Université de Tartu, en dehors de la faculté de théologie, subit le même sort et la majorité du corps professoral dut démissionner.

Le diocèse de Riga fut fondé en 1850 et en 1851 le séminaire. Des églises furent construites soit par l’Etat, soit par des donateurs locaux et des écoles paroissiales orthodoxes naquirent au même titre que celles des Luthériens. Toujours en 1885, une loi rendit obligatoire de baptiser dans la foi orthodoxe les enfants dont un parent au moins était orthodoxe et les pasteurs qui recevaient des orthodoxes reconvertis au luthérianisme couraient le risque de se voir condamnés à l’exil.

On  ne tarda pas non plus à traduire en estonien des livres liturgiques (liturgicon, horologion, triode, pentecostaire, octoèque des dimanches) et des livres spirituels (vies de saints, écrits apologétiques, catéchismes).