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Visite du patriarche oecumenique en Estonie en 2013 – 4

EGLISE ORTHODOXE D’ESTONIE
VISITE DU PATRIARCHE OECUMENIQUE
(4 au 11 septembre 2013)

 

Tallinn (Estonie)
Vendredi 6 septembre 2013

 

Le Patriarche de Constantinople en Estonie : Bartholomée place la partie pastorale de sa visite sous le signe de l’œcuménisme.

Le Patriarche Bartholomée célèbre en Estonie le 90ème anniversaire de la proclamation de l’autonomie de l’Eglise orthodoxe d’Estonie. Après deux journées de voyage officiel, marquées par des entretiens approfondis avec le Président de la République Toomas Hendrik ILVES, le Premier ministre Andrus ANSIP et la Présidente du Parlement, Madame Ene ERGMA, il a commencé aujourd’hui la partie pastorale de son séjour, ayant à cœur de rencontrer les Estoniens dans leur diversité, non seulement à Tallinn, la capitale, mais également en province.

Symboliquement, il a placé sa mission de pasteur sous le signe de l’œcuménisme, en participant dès vendredi matin à une réunion du Conseil des Eglises chrétiennes d’Estonie (EKN) qui fédère les dix religions chrétiennes représentées en Estonie.

Accompagné du Métropolite Stephanos de Tallinn et de toute l’Estonie, Primat de l’Eglise orthodoxe d’Estonie, et des métropolites Athanassios de Chalcédoine et Methodios de Boston, le Patriarche a été accueilli par le clergé du Temple méthodiste de Tallinn, hôtes du jour, par le Président en exercice de la KEK, l’archevêque luthérien Andres PÕDER et le vice-Président, Mgr. Philippe JOURDAN, évêque catholique de Tallinn et le Superintendant Taavi HOLMANN.

Le Conseil des Eglises chrétiennes d’Estonie (KEK) a été créé en 1989 pour faciliter les relations des communautés de fidèles avec le gouvernement communiste, dans un pays annexé depuis 1944 par l’Union soviétique. Aujourd’hui, dans une Estonie souveraine, il demeure un lieu de dialogue avec les institutions politiques, mais en insistant davantage sur l’aide sociale, la valorisation du patrimoine religieux, les échanges avec les médias, le monde de la culture et celui du tourisme. Chaque année, le Conseil propose gratuitement un guide des lieux de cultes estoniens (430 dans l’édition 2013), tous illustrés d’une photo et enrichis d’une courte notice pratique et architecturale.

« Je souhaite que votre apostolat soit fructueux et votre travail en commun béni » a déclaré le Patriarche Bartholomée : « Transmettez ma joie et ma bénédiction à tous vos fidèles, à tous les fidèles chrétiens d’Estonie à la rencontre desquels je vais aller ces prochains jours ». Très au fait des réalités religieuses estoniennes (moins de 20% de baptisés), il a ajouté qu’il connaissait bien, pour les vivre au quotidien, les contraintes des petites communautés, puisque l’Eglise de Constantinople, en tant que telle, ne compte que 20 000 fidèles, « une petite goutte chrétienne dans l’océan musulman ». Mais, s’il le faut, nous seront « les derniers des mohicans dans l’espace ecclésial » a ajouté le Patriarche.

Bartholomée, qui a confessé que, « pour ce troisième voyage, c’est comme s’il était ici chez lui en Estonie », a pris un grand plaisir à parcourir les rues du centre médiéval de Tallinn, sous un grand soleil, dans une foule d’Estoniens et de touristes du monde entier : il marche vite, engage facilement la conversation dans toutes les langues et suit avec attention les explications érudites de l’historien qui le guide !

Le maire de Tallinn, M. Edgar SAVISAAR, qui l’a accompagné dans cette visite, l’avait accueilli juste avant à l’Hôtel de ville. C’est la troisième fois qu’il reçoit le Patriarche. Il a souligné que les membres de l’Eglise orthodoxes d’Estonie sont toujours plus nombreux dans sa commune et qu’une étude est en court pour analyser cette réalité sociologique. D’une manière plus inattendue, Edgar SAVISAAR a annoncé aussi qu’il rentrait de Moscou, où le Patriarche Kiril lui avait demandé de transmettre ses salutations au Patriarche œcuménique.

Dans sa réponse, le Patriarche Bartholomée a remercié la municipalité de Tallinn pour les bonnes relations qu’elle développe avec l’Eglise orthodoxe d’Estonie, qui y a son siège, et avec son Primat, le Métropolite Stephanos, qui en porte le titre. La Cathédrale primatiale Saint Siméon, en particulier, est propriété de la ville qui participe régulièrement à sa restauration et à son embellissement.

Enfin, se souvenant que M. SAVISAAR est l’un des derniers acteurs de la Révolution de 1991 occupant encore des fonctions officielles, le Patriarche œcuménique a rappelé que, pour l’Histoire, la restauration de l’Eglise orthodoxe d’Estonie était le fruit de la rencontre du devoir du Patriarcat avec le souhait exprimé par le peuple estonien d’avoir une Eglise locale autonome avant même la création de la République d’Estonie, une autonomie qui se place hors des critères humains et circonstanciels.

Enfin, vendredi soir 6 septembre, le Patriarche a rencontré des artistes et des intellectuels estoniens qui, a-t-il dit « font beaucoup en faveur du témoignage orthodoxe en Estonie et de la promotion de valeurs de l’esprit et de l’art. Vous contribuez, par vos paroles et vos œuvres, à guérir des blessures du passé ».

A partir de dimanche matin, le Patriarche et sa délégation iront au contact de l’Estonie profonde, sur la côte ouest, l’une de celle qui a le plus souffert des persécutions nazies et communistes :

 

Jean-François JOLIVALT, pour EAÕK