Avaleht/Traditions/Présentation au temple de la Mère de Dieu

Présentation au temple de la Mère de Dieu

QUELQUES TEXTES LITURGIQUES

TROPAIRE DE LA FETE

Préfiguration de la bienveillance de Dieu, annonce du salut des hommes, aujourd’hui dans le Temple la Vierge se manifeste aux yeux de tous et d’avance proclame le Christ au monde entier. Chantons-lui nous aussi d’une voix forte : « Réjouis-toi, qui accomplis le dessein du Créateur.

VEPRES

Litie, t. 1

Gloire… Maintenant, t. 5

Le jour de joie, l’auguste fête ont resplendi, * car en ce jour est présentée au Temple saint * celle qui, vierge avant l’enfantement, demeure telle même après; * chargée d’ans, Zacharie, le père du Précurseur, * se réjouit et dans l’allégresse s’écrie : * Voici qu’approche l’espérance des affligés * pour être dans le Temple saint, * comme sainte, consacrée * et devenir la demeure du Roi de l’univers. * Se réjouisse l’ancêtre de Dieu Joachim, Anne exulte, puisqu’elle offre au Seigneur * à trois ans l’offrande virginale et sans défaut ! * Mères, unissez-vous à leur joie, * vierges, partagez leurs transports, stériles, exultez, vous aussi, * car elle ouvre pour nous le royaume des cieux, celle qui est destinée * à devenir la reine de l’univers. Peuples, réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse.

Apostiches, t. 5

Le ciel se réjouit et la terre avec lui, * voyant le ciel spirituel, la seule Vierge immaculée * s’avancer vers la maison de Dieu pour y être élevée saintement. * Zacharie, dans son admiration, lui déclare: * Porte du Seigneur, je t’ouvre les portes du Temple ; * dans l’allégresse tu pourras le parcourir, * car je sais et je crois que déjà parmi nous habite la délivrance d’Israël * et de toi naîtra le Verbe de Dieu * qui accorde au monde la grâce du salut.

On la mène vers le Roi, * et des vierges la suivent.

Anne, vraie grâce divine, conduit avec joie au Temple de Dieu * celle qui par grâce conserve l’éternelle virginité; * aux jeunes filles porteuses de lampes allumées elle demande de l’escorter et lui dit: * Va, mon enfant, à celui qui t’a donnée à moi; sois une offrande, un parfum de bonne odeur, * pénètre dans le lieu saint, connais-en les mystères, * prépare-toi à devenir l’agréable et splendide habitation de Jésus * qui accorde au monde la grâce du salut.

Dans la joie et l’allégresse, elles entrent en la demeure du Roi.

A l’intérieur du Temple de Dieu * prend place la Vierge toute-sainte, * ce temple où Dieu se laisse limiter; * des jeunes filles porteuses de lampes la précèdent; * le vénérable couple de ses parents, * Joachim et Anne, est transporté de joie * pour avoir enfanté la Mère du Créateur: * la Toute-pure, entrée joyeusement dans la demeure de Dieu * et nourrie par la main d’un Ange, deviendra la Mère du Christ qui accorde au monde la grâce du salut.

Gloire… Maintenant, t. 6

En ce jour, fidèles en foules réunis, * célébrons cette fête en l’Esprit * et chantons pieusement la Vierge, divine enfant, * la Mère de Dieu présentée au Temple du Seigneur, * celle qui fut élue entre toutes les générations pour être la demeure du Christ, Roi de l’univers et suprême Dieu. * Vierges, ouvrez la marche, portant vos lampes allumées * en l’honneur de la Toujours-vierge qui s’avance majestueusement. Et vous, mères, déposez tout chagrin * pour accompagner au milieu des chants joyeux celle qui devient la Mère de Dieu * et procure au monde la Joie. * Tous ensemble, avec allégresse crions * l’angélique salutation * à la Pleine de grâce qui intercède constamment * pour le salut de nos âmes.

MATINES

Cathisme 1, t. 1

Le fruit du juste Joachim et de sainte Anne est offert au Seigneur; * en son Temple voici comme une enfant * la nourricière de notre Vie; * le prêtre Zacharie la bénit * et nous tous, les mortels, avec foi * disons-la bienheureuse comme la Mère du Seigneur.

Cathisme 2, t. 4

Vierge pure, avant ta conception * tu fus consacrée au Seigneur; * après ta naissance tu lui es présentée comme un don * pour accomplir la promesse de tes parents.
Dans le Temple de Dieu, toi-même divin temple en vérité, * tu es portée parmi les lampes allumées, * te révélant comme le vase sacré de l’inaccessible et divine Clarté. * Sublime est ta démarche, seule toujours-vierge et divine Fiancée!

Mégalynaire

Nous te magnifions, * Vierge toute-sainte, * dès l’enfance l’objet du choix divin,* et nous vénérons * ton Entrée dans le Temple du Seigneur.
Versets: Saint est ton temple, merveille pour les justes.
C’est ici la porte du Seigneur, les justes y entreront.
Dans sa robe brodée on la mène su-dedans, vers le Roi, et des vierges la suivent.
Ecoute, ma fille, regarde et tends l’oreille, oublie ton peuple et la maison de ton père.

Cathisme, t. 8

Exulte de joie l’hymnographe David ! * Joachim et Anne dansent d’allégresse, car leur sainte enfant, * Marie, la divine lampe porteuse de clarté, * entre joyeusement dans le Temple du Seigneur; * le fils de Barachie la bénit lorsqu’il la vit * et, plein de liesse, s’écria: * Réjouis-toi, merveille pour le monde entier!

Kondakion, t,

Le très-saint temple du Sauveur, * sa chambre nuptiale de grand prix, * la Vierge, trésor sacré de la gloire de Dieu, * en ce jour est présentée au Temple du Seigneur; * elle y apporte la grâce du saint Esprit * et devant elle les Anges de Dieu chantent : Voici le tabernacle des cieux.

Ikos

Des mystères ineffables de Dieu * voyant en la Vierge la grâce manifestée, * je me réjouis de leur clair accomplissement * sans pouvoir en saisir

le mode étrange et merveilleux: * comment fut choisie la seule Immaculée * de préférence à toute créature visible ou spirituelle? * C’est pourquoi, voulant la chanter, je me trouve embarrassée * dans mon langage et mon esprit; * avec audace néanmoins * je veux la magnifier et proclamer: * Voici le tabernacle des cieux.

Synaxaire

Le 21 Novembre, mémoire de l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu.

Par l’Ange dans le Temple la Vierge est nourrie. * Il reviendra bientôt pour la salutation
lui portant l’allégresse de l’annonciation. * Au temple, un vingt et un, fait son entrée Marie.
Par l’intercession de la Mère de Dieu, Seigneur, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.

A LA LITURGIE

Antienne 1

Grand est le Seigneur et louable hautement, * dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne.
Refrain: Par les prières de la Mère de Dieu…
Qui parle de toi te glorifie, cité de Dieu.
Dieu, du milieu de ses tours, s’est révélé son protecteur.

Antienne 2

Ses flots réjouissent la ville de Dieu, * le Très-Haut sanctifie le lieu de son séjour.
Refrain: Sauve-nous, ô Fils de Dieu, admirable dans les Sts, nous te chantons : Alleluia.
Devant lui, splendeur et majesté, * dans son temple, puissance et beauté.
C’est ici la porte du Seigneur, * par elle les justes entreront.
Saint est ton temple, * merveille pour les iustes.
Gloire… Maintenant… Fils unique et Verbe de Dieu qui es immortel.

Antienne 3, t. 4

Les plus riches du peuple * rechercheront ta faveur.
Refrain: Aujourd’hui c’est le prélude de la bienveillance de Dieu * et déjà s’annonce le salut du genre humain. * Dans le Temple de Dieu la Vierge est présentée * pour annoncer à tous les hommes la, venue du Christ. * En son honneur, nous aussi, à pleine voix chantons-lui : Réjouis-toi, * ô Vierge en qui se réalise le plan du Créateur.
La fille du Roi s’avance, dans toute sa beauté, * parée de fins joyaux.
Dans sa robe brodée, on la mène au-dedans, * vers le Roi, et des vierges la suivent.

Isodikon: Venez, adorons, prosternons-nous devant le Christ.

Sauve-nous, ô Fils de Dieu, admirable dans les Saints (le dimanche: ressuscité d’entre les morts), nous te chantons: Alleluia.

Mégalynaire, t. 4

Devant l’Entrée au Temple de la Vierge, * les Anges s’émerveillèrent, * s’étonnant de voir comme elle avançait jusqu’au Saint des saints.
Que de l’arche vivante de Dieu * aucune main profane n’ose s’approcher, * mais que nos lèvres fidèlement redisent sans cesse à la Mère de Dieu * le salut de l’ange Gabriel * et dans l’allégresse lui chantent: * Vierge pure, Dieu t’a élevée * plus haut que toute créature.

(extraits du « spoutnik » traduction du P. Denis Guillaume, Diaconie Apostolique disponible à la librairie du Monastère de Chevetogne http://www.monasterechevetogne.com/fr/editions.htm)

La Présentation de Marie au Temple par le P. Lev Gillet

Quelques jours après le commencement de l’Avent, l’Eglise célèbre la fête de la Présentation de la Sainte Vierge au Temple (21 Novembre). Il est juste que, au début du temps de préparation à Noël, notre pensée se porte vers la Mère de Dieu, dont l’humble et silencieuse attente doit être le modèle de notre propre attente pendant l’Avent. Plus nous nous rapprocherons de Marie par notre prière, notre docilité, notre pureté, plus se formera en nous Celui qui va naître.

Que Marie, toute petite enfant, ait été présentée au Temple de Jérusalem pour y vivre, désormais appartient au domaine de la légende, non à celui de l’histoire (D’après les Evangiles apocryphes [le pseudo-Jacques, le pseudo Matthieu], Marie aurait été amenée au temple par ses parents, à l’âge de trois ans, et elle y serait demeurée. La fête de la Présentation a d’abord été célébrée en Syrie [qui est justement le pays des apocryphes] vers le 6è siècle. Au 7 ou 8è siècle, des poèmes liturgiques grecs étaient composés en l’honneur de la Présentation. Néanmoins le ménologe de Constantinople, au 7è siècle ne mentionne pas encore cette fête. Elle était cependant célébrée à Constantinople au 11è siècle. Les papes d’Avignon,14è siècle, introduisirent la Présentation dans l’Occident latin. C’est en vain que le papre Pie 5, plus soucieux de vérité historique, la raya du bréviaire et du calendrier romains, au 16è siècle. Le pape Sixte 5, au même siècle, l’y remit). Mais cette légende constitue un gracieux symbole dont nous pouvons tirer les plus profonds enseignements spirituels.

Les trois lectures de l’Ancien Testament lues aux vêpres, le soir du 20 novembre (donc au début du 21 novembre, puisque la journée liturgique va du soir au soir), ont rapport au Temple. La première leçon (Exode, ch. 40) évoque les ordres donnés par Dieu à Moïse concernant la construction et l’arrangement intérieur du tabernacle. La deuxième leçon (1 Rois 7: 51-8:11) décrit la dédicace du Temple de Salomon. La troisième leçon (Ezéchiel 43:2744:4), déjà lue le 8 septembre, en la fête de la Nativité de la Vierge, nous parle de la porte du sanctuaire, fermée à tout homme et par laquelle Dieu seul entre. Ces trois textes ont symboliquement pour objet la Mère de Dieu elle-même, temple vivant et parfait.

Les évangiles lus à matines et à la liturgie sont ceux qui ont été lus lors de la fête du 8 septembre. (…) Quant à l’épître lue aujourd’hui (Hébreux 9:1-7), elle rappelle l’arrangement du sanctuaire et du « saint des saints » : ce texte lui aussi se rapporte symboliquement à Marie.

Le sens spirituel de la fête de la Présentation est développé dans les divers chants de l’office et de la liturgie. Les deux thèmes principaux que nous y trouvons sont les suivants. D’abord la sainteté de Marie. La petite enfant séparée du monde et introduite au Temple pour y demeurer évoque l’idée d’une vie séparée, consacrée, «présentée au Temple», une vie d’intimité avec Dieu : « Aujourd’hui la Toute Pure et toute sainte entre dans le Saint des Saints». Il est évident que l’Eglise fait ici une allusion spéciale à la virginité, mais toute vie humaine, dans des mesures diverses, peut être une vie «présentée au Temple», une vie sainte et pure avec Dieu. Le deuxième thème est la comparaison entre le Temple de pierre et le Temple vivant : «Le Temple très pur du Sauveur… est conduite aujourd’hui dans la maison du Seigneur, apportant avec elle la grâce de l’Esprit divin ». Marie, qui portera le Dieu-Homme dans son sein, est un temple plus sacré que le sanctuaire de Jérusalem ; il convenait que ces deux temples se rencontrassent, mais ici c’est le temple vivant qui sanctifie le temple bâti. La supériorité du temple vivant sur le temple de pierre est vraie d’une manière spéciale de Marie, parce qu’elle était l’instrument de l’Incarnation. Mais, d’une manière plus générale, cela est vrai de tout homme uni à Dieu : «Ne savez-vous que vous êtes le temple de Dieu » (1 Co 3,16) ?… « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit (1 Co 6, 19) ?».

D’autres pensées, que les textes liturgiques n’expriment pas explicitement, nous sont cependant suggérées par cette fête. Si notre âme est un temple où Dieu veut demeurer, il convient que Marie y soit «présentée» : il faut que nous ouvrions notre âme à Marie, afin qu’elle vive dans ce temple, notre temple personnel. D’autre part, puisque l’Eglise entière, puisque toute l’assemblée des fidèles est le corps du Christ et le Temple de Dieu, considérons la fête d’aujourd’hui comme la Présentation de Marie dans ce Temple, la sainte Eglise universelle. Ce Temple qu’est l’Eglise catholique rend aujourd’hui hommage à ce Temple qu’est Marie.

« L’an de grâce du Seigneur » par Un moine de l’Eglise d’Orient Ed Cerf (p:78-80)