Avaleht/Orthodoxie/Catéchèse/La Divine Liturgie expliquée aux adultes – 2

La Divine Liturgie expliquée aux adultes – 2

L’HABILLEMENT ET LA PROSCOMIDIE

Pour commencer nous allons étudier tout ce qui s’accomplit depuis l’arrivée des célébrants dans l’église jusqu’au début de la liturgie de la Parole : Les prières des célébrants devant les Portes Saintes ; l’entrée des célébrants dans le Sanctuaire et le revêtement des habits sacerdotaux ; la préparation des dons appelée : Proscomidie.
Ces actes liturgiques revêtent souvent un aspect secret aux yeux des fidèles du fait qu’après les prières devant les Portes Saintes, ils se passent dans le sanctuaire les portes fermées. Cependant, ils font partie intégrante de la liturgie et il est important que les fidèles y participent par leur présence et leur recueillement.

1.- PRIERES DEVANT LES PORTES SAINTES ET ENTRÉE AU SANCTUAIRE

Après les prières dites à voix basse devant les Portes Saintes, le prêtre et le diacre vénèrent l’icône du Sauveur, puis celle de la Mère de Dieu et celles d’autres saints. Ils s’inclinent devant les fidèles en leur demandant pardon, afin de célébrer la liturgie le cœur en paix avec tous. En entrant dans le Sanctuaire ils disent J’entrerai dans ta maison, Vers ton saint temple j’adorerai, pénétré de ta crainte… (Ps. 5, 8.). Le prêtre baise l’Evangile et l’autel et se rend au diakonikon (à droite de l’autel) pour revêtir les vêtements sacerdotaux, ainsi que le diacre.

2.- L’HABILLEMENT

Par leur éclat et leur harmonie, les vêtements liturgiques participent à la beauté et à la solennité de l’Office et les paroles prononcées au moment où les célébrants les revêtent ont toutes une signification symbolique.

Pour le sticharion ou aube, longue tunique portée sur la soutane, le prêtre et le diacre disent les versets d’Isaïe :  » Mon âme se réjouira dans le Seigneur, Car Il m’a couvert d’un vêtement de salut et Il m’a revêtu d’une tunique d’allégress e; comme un fiancé Il m’a orné d’un diadème et comme une fiancée Il m’a paré de beauté ».

L’orarion pour le diacre, l’épitrachilion pour le prêtre symbolisent l’effusion de l’Esprit-Saint qu’ils reçoivent d’en haut. La ceinture (portée uniquement par l’évêque ou le prêtre, ainsi que les ornements suivants) est signe de la vigueur issue de la puissance divine qui fortifie celui qui la noue. Les surmanches rappellent que les mains du célébrant sont liées en signe d’obéissance à Dieu.

L’épigonation en forme de losange, porté sur la hanche, symbolise le glaive spirituel, rappelant le combat et la victoire sur la mort que le Christ a remportée. C’est une marque honorifique accordée à certains prêtres. Le phélonion recouvrant la poitrine et s’étendant en arrondi jusqu’aux pieds dans le dos, est le signe de la gloire qui enveloppe le prêtre. Pour l’évêque on ajoute l’omophore, la crosse, la mitre et la panaghia.

Les célébrants se lavent ensuite les mains en disant le psaume 25 (6?12) : « Je me laverai les mains parmi les innocents, et je ferai le tour de ton autel, Seigneur, afin d’entendre le son de la louange et de raconter toutes tes merveilles… »

3.- LA PROSCOMIDIE

Puis ils se rendent à la table de Préparation appelée prothèse, située à gauche de l’autel. C’est une petite table carrée sur laquelle se trouve un cierge et tous les objets nécessaires à la célébration de la Sainte Eucharistie. Cet Office de la proscomidie est donc la préparation des saints dons destinés au sacrifice, nous rappelant le sacrifice unique du Christ par l’offrande qu’il a faite de Sa vie.

Le diacre allume le cierge, il dépose les offrandes du pain et du vin sur la table, en souvenir du dernier repas du Christ, la Sainte Cène, et en remerciements ou action de grâce (Eucharistie) pour le sacrifice du Christ. Le pain se présente soit sous forme ronde d’une seule et grande prosphore portant cinq empreintes, soit sous la forme de cinq prosphores avec sur chacune d’elles une empreinte en forme de croix entre les branches de laquelle sont inscrites des lettres qui signifient  » Jésus-Christ vainqueur « . Des parcelles de chacune de ces prosphores vont maintenant être disposées sur la patène. La figure nous montre l’ensemble de ce qui se trouve sur la patène à la fin de la proscomidie. La parcelle cubique au centre a d’abord été découpée par le prêtre avec la lance, elle est appelée Agneau, car le Christ a été immolé comme un agneau, nous rappelant ainsi l’agneau Pascal de l’Ancien Testament, et les prophéties d’Isaïe annonçant le Serviteur souffrant. Ce sont d’ailleurs des versets de ce prophète que le prêtre prononce au moment où il incise la prosphore autour de l’empreinte.

En faisant chacune des quatre incisions avec la lance il dit ceci : « Comme une brebis il a été mené à l’immolation. Et comme un agneau sans tache, muet devant celui qui le tond, ainsi Il n’ouvre pas la bouche. Dans son humiliation son jugement a été rendu. Qui racontera sa génération ? »

L’Agneau détaché et déposé à l’envers, c’est-à-dire l’empreinte en-dessous sur la patène, le prêtre l’incise profondément sans le rompre complètement, afin de préparer la fraction du pain, en quatre parts, avant la communion.

Il prononce ces paroles : « Il est immolé, l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde pour la vie et le salut du monde. »

Il retourne ensuite la parcelle et la perce du côté droit en disant : « L’un des soldats lui transperça le côté de sa lance, et aussitôt il en jaillit du sang et de l’eau. Et celui qui l’a vu en a rendu témoignage et son témoignage est véridique. » (Jn 19, 34-35).

Ce rite et ces paroles font mémoire du coup de lance dans le côté du Christ crucifié, d’où jaillit du sang et de l’eau, et explique ainsi le mélange de vin et d’eau que le prêtre à présent bénit, avant de le verser dans le calice. Vient ensuite la préparation des parcelles de commémoration que le prêtre va prélever sur les autres prosphores et les disposer autour de l’Agneau, selon un ordre rigoureux.

Sur la deuxième prosphore, le prêtre découpe une parcelle en forme de triangle, en l’honneur de la Mère de Dieu et la place à la droite de l’Agneau en disant : « A ta droite se tient la Reine, en vêtements tissés d’or, parée de couleurs variées. » (Ps 44, 10).

Sur la troisième prosphore, le prêtre prélève neuf parcelles qu’il dispose en trois rangées à gauche de l’Agneau. Il mentionne dans l’ordre la mémoire des saints Anges, des saints Archanges Michel et Gabriel et de toutes les puissances célestes et incorporelles, de saint Jean le Précurseur, des Prophètes, des Apôtres, des saints Hiérarques, de tous les saints et saintes martyrs, des saints thaumaturges et anargyres (guérisseurs), des saints justes et ancêtres de Dieu, de saint Jean Chrysostome (quand c’est sa Liturgie qui est célébrée), et de tous les saints.

La quatrième parcelle est destinée à la commémoration des vivants. Le prêtre mentionne d’abord le patriarche et l’évêque dont il relève, puis le clergé et les fidèles. Il ajoute sur cette ligne une parcelle qu’il a découpée des prosphores apportées par les fidèles, tandis qu’il lit les noms de ceux qui sont inscrits sur la liste des dyptiques.

Les dyptiques sont des feuillets ou des carnets en tête desquels sont inscrites ces phrases :

Pour les vivants : « Pour la santé et le repos des serviteurs de Dieu. »
Pour les défunts : « Pour le repos des âmes des serviteurs de Dieu  »
Les fidèles inscrivent le nom des personnes qu’ils veulent commémorer.
La cinquième prosphore est destinée aux défunts auxquels s’ajoutent les fondateurs de l’église ou du monastère où la Liturgie est célébrée.

Le prêtre termine en ajoutant sur la ligne des vivants une parcelle à sa propre intention. Tous les gestes décrits précédemment sont accompagnés de prières que le prêtre prononce à mi-voix.

Ainsi se trouve figurée sur la patène toute l’Eglise rassemblée autour de l’Agneau l’Assemblée des fidèles de tous les temps, les saints et les pécheurs, les vivants et les morts, toute l’Eglise invisible et visible, que l’on nomme la communion des saints.

Puis le diacre présente au prêtre l’encensoir afin qu’il le bénisse. « Nous t’offrons cet encens, Christ notre Dieu, comme un parfum de spirituelle suavité ; l’ayant reçu sur ton autel céleste, envoie-nous en retour la grâce de ton Saint-Esprit. »

Le prêtre prend l’astérisque, et après l’avoir encensé le place sur la patène en disant : « Et l’étoile vint et se plaça au-dessus de l’endroit où était l’Enfant. » (Matth. 1, 9).

Tout comme l’autel devient la grotte de Bethléem, l’astérisque représente symboliquement l’étoile brillant au-dessus du Nouveau-Né, et le discos (partie supérieure de la patène) figure la crèche dans laquelle est étendu L’Enfant. En effet l’ensemble de la proscomidie concerne également de manière symbolique le début de la vie terrestre de Jésus.

Ensuite le prêtre recouvre la patène avec son voile ainsi que le calice, et sur les deux réunis pose le grand voile appelé aër. Après avoir encensé par trois fois la table de préparation, le prêtre dit une prière pour les dons qui sont offerts et donne le renvoi de la proscomidie : « Que celui qui est ressuscité des morts, le Christ notre vrai Dieu, par les prières de Sa Sainte Mère toute pure, de notre Père parmi les saints Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, et de tous les saints, aie pitié de nous et nous sauve, car Il est bon et ami des hommes. »